Léonard de Vinci, un anatomiste

Léonard de Vinci est un homme du 15ème siècle, aux multiples talents, curieux d’un panel très variés de disciplines : art, biologie, physique, ingénierie, arts de la guerre, etc. Cet article va se concentrer uniquement sur l’anatomiste qu’était Léonard de Vinci, afin de s’inspirer de son usage du dessin pour comprendre la structure et le fonctionnement du corps humain, et d’extirper de ses observations les hypothèses scientifiques permettant d’expliquer l’inconnu.

Léonard s’est de près intéressé à l’étude des organes et des squelettes, avec une approche de physicien, assimilant le sang au flux hydrique et les s’inspirant des articulations des coudes ou des épaules pour créer des machines tout à fait innovante. Il se sert énormément du dessin pour comprendre le fonctionnement des organes et squelettes. Ci-dessous est présenté une page de dessins et de notes sur une étude de cou, où il décrit les organes permettant la respiration, la déglutition et la production des sons. Ce qui est particulièrement intéressant à retenir dans l’usage que Léonard fait du dessin, est son recours à la fin à des dessins décomposés (chaque organe est décrit individuellement) et à des dessins réunissant un ensemble d’organes, permettant d’apprécier le contexte globale de leur organisation les uns par rapport aux autres.

Son travail d’observation des organes ne se limite pas à de l’observation, mais passe aussi par des étapes d’expériences complexes. Par exemple, Léonard a recours à un système d’injection de cire brûlante, donc liquide, dans les cerveaux des bovins lui permettant de vers ressortir les ventricules cérébraux en en figeant la structure. Ses études du crâne lui ont permis d’avancer sa compréhension des nerfs optiques, allant jusqu’à distinguer les nerfs moteurs (faisant bouger les yeux) et les nerfs senseurs (permettant aux yeux de voir).

Léonard s’intéresse aussi à la myologie, c’est-à-dire l’étude des muscles et du système musculaire. Ses planches d’étude sur les muscles n’ont pas qu’un intérêt scientifique, mais aussi artistique, car ne l’oublions pas, Léonard est aussi un artiste ! Comprendre la structure cachée des corps humains lui permet de rendre ses dessins extrêmement réalistes. Il attache en effet une attention particulière dans la représentation de la tension et des mouvements du bras en tant que levier mécanique du corps, comme par exemple dans son œuvre La Bataille d’Anghiari.

Léonard de Vinci utilise donc le dessin et le schéma pour répondre à plusieurs besoins :

Synthétiser les connaissances qu’il accumule : lors de son apprentissage de l’anatomie, il dessine les différents organes et os auxquels il s’intéressent et implémente sur ses dessins les informations nouvelles qu’il extirpe, soit en ajoutant des éléments au dessin soit en l’accompagnant de notes explicatives. Des notes suffisamment complètes et bien prises lui permette de les réutiliser à d’autres fins, comme par exemple dans la création de ses oeuvres d’art.

Conceptualiser des idées nouvelles : l’observation de cadavre étant très limitante pour comprendre le fonctionnement d’un organisme vivant, Léonard n’avait pas d’autres choix que d’émettre des hypothèses. Et une façon de les conceptualiser passait par le dessin, car à partir de la structure d’un tel organe, il pouvait émettre des hypothèse sur son fonctionnement. Par exemple, son étude des cordes vocales lui ont fait émettre l’hypothèse que les sons étaient produits pas des tourbillons d’air lorsque l’air passe par le cou au moment de l’expiration. Reste plus qu’à le démontrer !

Communiquer son savoir : car les scientifiques sont tels des nains juchés sur les épaules de géants, on se sert des connaissances accumulées avant nous pour avancer sur nos propres recherches. Donc une des missions essentielles du scientifiques, est de pouvoir communiquer ses trouvailles au plus grand nombre, ce qui passe nécessairement par des qualités de didactisme incontournable. Et le dessin ou le schéma font parti des outils incontournables lorsqu’on en vient à devoir expliquer des éléments à autrui.

Alors qu’attendez-vous pour intégrer le dessin à votre quotidien !


Références :

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